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Sur la commune de Nant (12), un moulin d’origine médiévale fait l’objet d’une rénovation par les habitants. La réhabilitation de l’ancienne turbine à eau permet d’alimenter une partie du village en hydroélectricité.

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Comment est né le projet et quel a été le rôle de la collectivité ?

Richard FIOL, Maire de Nant : Ce patrimoine est au début des canaux qui desservent notamment le moulin, mais aussi huit kilomètres de canaux d’irrigation et de fourniture de l’eau à l’ensemble des maisons du village. Et donc les moines étaient déjà dans l’autonomie énergétique puisqu’il y avait des moulins à farine, un moulin à huile, un moulin à martinet, celui-là, des moulins à poudre, de façon à ce qu’ils puissent passer l’hiver. À l’époque, ils étaient un peu plus forts que maintenant.
Donc vraiment c’est un lieu stratégique pour le village. Pas d’eau, pas de vie.

La municipalité ne s’est pas intéressée au projet. Il a été porté par une association ; depuis le début, c’est un projet citoyen. Ensuite, dans le cadre de TEPCV, la Communauté de communes, la Région et le Parc Naturel Régional des Grands Causses nous ont aidé pour ce projet. La commune n’est jamais intervenue pour ne pas faire l’amalgame entre les élus qui étaient aussi dans le projet citoyen.

En quoi la mobilisation citoyenne est un atout pour ce projet ?

RF : Sans les citoyens, le projet ne serait pas sorti parce que à l’époque, les termes de résilience, de transition énergétique n’étaient pas du tout dans les intérêts des élus.

Quelles ont été les clés de réussite ?

RF : Les points clés pour cette démarche c’est intéresser des gens sur un projet alors qu’ils ont des visions différentes sur le patrimoine, sur la gestion de l’eau, parce que c’est important pour le village la gestion de l’eau, sur le fait de se retrouver ensemble, sur le fait d’être un village résilient, de démontrer que, malgré tout, on pouvait produire de l’électricité pour tout un quartier du village, et que ça s’inscrivait dans la tradition de la fondation du village.

Et si c’était à refaire ?

RF : Les bonnes pratiques c’est de s’appuyer sur un bureau d’études et sur un groupe de personnes très motivées. Dans ce cas-là ce sont des jeunes retraités, parce que c’est un projet chronophage où il y a beaucoup de choses à gérer au plan technique et administratif. Parce que en fait aujourd’hui le temps le plus long c’est le temps administratif.