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La qualité de l’air est fortement impactée par les transports, notamment dans les villes. Les solutions d’éco-mobilité constituent donc un levier pour agir sur la qualité de l’air. Les lois récentes, d’orientation des mobilités (LOM) et climat et résilience, (voir article « Le contexte réglementaire autour de la qualité de l’air ») ont permis des avancées en fournissant de nouveaux outils aux territoires, dont les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m).

La LOM a rendu obligatoire la mise en place de ZFE-m pour la dizaine de métropoles où les valeurs limites de qualité de l’air étaient dépassées. En Occitanie, Toulouse et Montpellier sont concernées et avaient jusqu’au 1er janvier 2023 pour instaurer leur ZFE-m. La Loi Climat et Résilience est venue renforcer ce dispositif en rendant obligatoire la mise en place de ZFE-m pour les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici le 31 décembre 2024. Cela concerne 44 agglomérations, dont Nîmes et Perpignan.

La LOM a également instauré le Plan De Mobilité et le plan de mobilité simplifié pour les collectivités.
Les Plans de Mobilité s’inscrivent dans des objectifs de lutte contre l’étalement urbain, contre la pollution de l’air et pour la préservation de la biodiversité. (Voir le Webmag « Mobilité durable – article « Comment planifier ma stratégie de mobilité en Occitanie ? » ).

Les collectivités, non soumises à ces obligations réglementaires, déploient néanmoins de nombreuses actions en matière de renouvellement d’équipements, de conversion des flottes de véhicules (voitures et bus) pour des carburants alternatifs, mais aussi d’évolution des pratiques de mobilité au quotidien, comme le développement des modes actifs (marche et vélo).

D’après différentes études, pour un trajet entre 2 et 5kms, la voiture est utilisée dans deux tiers des cas, et la part des actifs allant travailler en vélo est de seulement 5%. Si un tiers des déplacements jusqu’à 5kms étaient réalisés en vélo, les quantités d’oxydes d’azote et de GES émis sur ce trajet diminueraient de 23%. L’impact du changement de mobilité notamment sur les courtes distances est donc très important en termes de préservation de la qualité de l’air.

En complément de l’évolution des pratiques, le renouvellement des véhicules a aussi un impact favorable sur les émissions polluantes. L’usage de véhicules plus récents et moins polluants, voire de technologies alternatives (hybrides, hybrides rechargeables, électriques, bioGNV, hydrogène) permet de diminuer de façon importante les émissions associées au trafic routier, et notamment aux trajets quotidiens.

Il est donc nécessaire de repenser le modèle de déplacement dans sa globalité et de proposer une nouvelle mobilité au croisement des enjeux sanitaires et environnementaux. De nombreuses collectivités proposent des solutions pour réduire l’usage de la voiture en ville, développer les transports en commun, favoriser les modes actifs et transports propres.

  • pour réduire l’espace et l’usage des véhicules : développement de la cyclologistique, incitation aux modes de transport propres pour la livraison dernier km, accompagnement des entreprises dans les plans de mobilité employeur, organisation d’animations pour susciter un changement de pratiques auprès des citoyens, création de rues scolaires, fermeture de rues aux voitures, etc.
  • pour développer les transports collectifs et la voiture partagée : gratuité totale ou partielle, tarification solidaire, facilitation du covoiturage (voie réservée, intégration dans les abonnements de transports en commun), développement du transport à la demande dans les zones non desservies, etc.
  • pour favoriser les mobilités actives : formation des enfants et des adultes à la pratique du vélo, ouverture d’un lieu dédié aux mobilités actives (mise à disposition d’informations sur le réseau cyclable, la sécurité routière, atelier de réparation vélo, prêt de vélo à assistance électrique,…), plan piéton ambitieux, réseau cyclable à haut niveau de service (réseau express, stations de réparation, cartes des itinéraires, etc.), sécurisation des pistes cyclables et cheminements piétonniers, mise à disposition de vélos, etc.

Toutes ces initiatives visent à accompagner les professionnels et les habitants vers une mobilité plus propre, plus active, plus collective

 

Quelques exemples d’actions en Occitanie

Le Pays Sud Toulousain agit en faveur des mobilités durables depuis plusieurs années et expérimente différentes solutions de mobilité en partenariat avec les acteurs du territoire :

  • services de mobilité (vélo, bus, train, marche, auto-partage, autostop « Rezo Pouce », tiers-lieux, covoiturage),
  • programme d’actions pour augmenter la part du vélo dans les déplacements (programme CEE AVELO 2),
  • schéma directeur cyclable,
  • plan de mobilité rurale,
  • labellisation Ecomobilité de l’ADEME

 

Dans l’Agglomération du Pays de l’Or, les transports, l’habitat, la gestion des déchets sont au centre des préoccupations du PCAET avec, en filigrane, une redéfinition de l’urbanisation, de la répartition des services de proximité ou de l’optimisation des trajets. L’objectif opérationnel « Poursuivre la consolidation d’une offre de mobilité durable adaptée aux besoins de déplacements de la population et réduire les nuisances » inclut plusieurs actions :

  • une offre de transports en commun lisible, accessible et connectée aux autres réseaux publics ;
  • des voies cyclables permettant la connexion aux réseaux des villes, aux pôles d’activités et aux pôles intermodaux ;
  • une rationalisation et optimisation du stationnement existant ;
  • le développement d’offres alternatives pour réduire la part modale de la voiture ;
  • la réduction des émissions de polluants atmosphériques sur le territoire et au sein de l’administration.

 

Le Schéma global des déplacements de la Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup définit une stratégie d’organisation des déplacements à l’intérieur du territoire du Grand Pic Saint-Loup, mais aussi vers la métropole montpelliéraine.
Récemment, la Communauté de Communes a mis à la disposition des associations intercommunales, des centres de formation, et des communes du Grand Pic Saint-Loup, un minibus de 9 places pour le transport de personnes et pour des usages à but non lucratif. Cette mutualisation est bénéfique pour tous : les associations ont accès à une solution d’autopartage à moindre coût et les entreprises locales peuvent accroître leur visibilité sur un support qui sillonne le territoire, tout en limitant le nombre de véhicules sur les routes et leur impact environnemental.

 

La gare de Sète a été réaménagée en Pôle d’Échanges Multimodal pour accroître le report modal des passagers de la route vers les autres modes de transport et favoriser l’usage des transports collectifs.
En complément, l’agglomération de Sète a mis en place une navette maritime entre le pont de la gare de Sète et le port de Mèze avec 7 allers retours quotidiens pour une capacité de 95 passagers.
Cette navette couverte permet de diminuer le nombre de véhicules sur les routes, notamment autour du bassin de Thau, et de renforcer le réseau de transports en commun .

Pour consulter d’autres leviers mobilisables dans les territoires voir le Webmag « Mobilité durable – article « Favoriser les modes actifs dans les territoires d’Occitanie : schémas, infrastructures et services de mobilité ? ».